Le numerus clausus a longtemps symbolisé la sélection stricte à l’entrée des études de santé en France. Ce quota national limitait chaque année le nombre d’étudiants autorisés à entrer en deuxième année des filières MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) après la PACES. En 2020, la réforme portée par Agnès Buzyn l’a supprimé, au profit du numerus apertus, un système plus souple et territorialement adapté.
Qu’était le numerus clausus ?
Le numerus clausus déterminait le quota annuel d’admissions dans les filières de santé. Chaque année, un arrêté ministériel fixait ce nombre, réparti ensuite entre les universités de Paris, Lyon, Lille, Bordeaux et d’autres grandes villes. À la fin des épreuves du concours PACES, les étudiants étaient classés selon leurs notes. Seuls ceux dont le rang figurait dans le numerus clausus accédaient directement en deuxième année de médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique ou kinésithérapie.
Les autres devaient se réorienter ou redoubler.
Pourquoi ce système a-t-il été instauré ?
L’objectif principal du numerus clausus était de contrôler l’afflux d’étudiants dans les études de santé. Les universités et hôpitaux universitaires ont une capacité limitée en termes de locaux, d’encadrement et de stages cliniques. Réduire le nombre d’admis garantissait un enseignement de qualité et un encadrement suffisant.
Deux priorités guidaient cette décision :
- Maintenir un haut niveau de formation pour les futurs professionnels de santé.
- Réguler le nombre de diplômés afin d’adapter les effectifs aux besoins globaux du système de santé.
Mais le numerus clausus avait aussi des limites
Malgré ses intentions, ce dispositif a engendré plusieurs problèmes. Beaucoup d’étudiants échouaient dès la première année et voyaient leur rêve médical s’effondrer. Ces jeunes devaient souvent changer de voie après une ou deux années de PACES, parfois plus.
Autre conséquence : les déserts médicaux. En fixant un quota national uniforme, le numerus clausus ne prenait pas en compte les besoins spécifiques des régions. Résultat : certaines zones rurales manquaient de médecins et de soignants.
Une réforme devenue nécessaire
Face à ces constats, la ministre Agnès Buzyn a lancé en 2018 une réforme des études de santé. Depuis 2020, le numerus clausus et la PACES ont disparu. Deux nouvelles voies d’accès ont été créées :
- Le PASS (Parcours Accès Spécifique Santé), qui combine une majeure santé et une mineure hors santé.
- La LAS (Licence Accès Santé), qui propose une licence classique complétée par une mineure santé.
Le numerus clausus a été remplacé par le numerus apertus. Ce système fixe un seuil minimal d’admissions modulé par chaque université en fonction des besoins des territoires et des capacités d’accueil locales.
Un système plus souple et ajusté
Le numerus apertus n’impose plus un quota national fixe. Chaque université collabore avec les Agences Régionales de Santé pour définir un nombre minimal d’étudiants à former. Ce modèle permet d’adapter la formation aux besoins régionaux et de réduire les déserts médicaux.
En parallèle, la réforme facilite la réorientation. Les étudiants non admis en santé peuvent rejoindre une deuxième année de licence grâce à leur mineure validée, sans repartir de zéro.
Quels impacts pour les étudiants ?
La fin du numerus clausus change plusieurs choses :
- Plus de flexibilité dans les parcours (PASS ou LAS).
- Une réorientation plus simple sans perdre d’années.
- Une sélection ajustée aux besoins locaux, pas uniquement au niveau national.
La compétition reste présente. La sélection se base désormais sur les résultats obtenus pendant l’année et sur le classement dans le numerus apertus. Cependant, les étudiants bénéficient d’un système moins binaire que l’ancien numerus clausus.