C’est devenu un passage obligé pour beaucoup d’étudiants. Dès la terminale, certains s’y intéressent déjà, parfois même dès la première. D’autres attendent d’avoir un pied dans la fac pour se dire que, peut-être, un peu d’aide ne ferait pas de mal. On parle ici des prépas médecine, ces écoles privées qui fleurissent dans toutes les grandes villes – et qui promettent, plus ou moins explicitement, d’augmenter les chances d’entrer en deuxième année de médecine. Mais faut-il leur faire confiance les yeux fermés ? Pas forcément.
Parce que toutes ne se valent pas. Et surtout, parce qu’une prépa, ce n’est pas magique. Ce qui compte, c’est ce qu’elle propose concrètement, pour accompagner, soutenir, structurer. Et aussi, ce qu’elle t’apporte à toi, en fonction de ta manière de travailler, de ton niveau de départ, et du rythme que tu peux tenir. Alors oui, il y a des chiffres impressionnants (certains établissements annoncent 80 % de réussite), mais ce n’est pas le seul critère. Loin de là.
À quoi ça sert vraiment, une prépa médecine ?
Depuis la réforme de la PACES, les choses ont changé. Il y a désormais le PASS, la LAS, la fin du redoublement systématique… Et même si le nombre de places a augmenté, la sélection reste féroce. Surtout que tu as deux tentatives maximum, pas une de plus. C’est vite vu. Les étudiants doivent assimiler un programme massif, avec des cours denses, très théoriques, parfois arides. Beaucoup se sentent dépassés, même s’ils avaient de bonnes notes au lycée. Et là, une prépa peut jouer un rôle clé.
Mais pas pour « faire le boulot à ta place ». Elle est là pour t’aider à travailler mieux, à t’organiser, à comprendre ce qu’on attend de toi. Pour t’éviter de perdre du temps sur des méthodes inefficaces. Pour te donner des supports clairs, des QCM, des concours blancs, et aussi des moments de réassurance, de recentrage. Parce que oui, le mental compte énormément dans ces études-là.
Toutes les prépas ne se ressemblent pas
Et heureusement. Il existe plein de formats différents, à commencer par ceux-ci :
Les prépas pendant le lycée (première et terminale)
C’est une sorte de pré-prépa. L’idée, c’est de prendre de l’avance, doucement mais sûrement. On apprend les bases, on s’habitue à un nouveau rythme de travail, on découvre les matières en version « soft ». Ça peut sembler tôt, mais pour les profils très stressés ou très ambitieux, c’est une vraie bouffée d’oxygène de ne pas plonger dans le grand bain sans bouée.
L’année blanche, ou prépa “zéro”
C’est souvent un choix fait après un échec en PASS, ou directement après le bac, pour se laisser une année de transition. Pas de pression de la fac, mais une vraie immersion dans le programme. On prend le temps de revoir les bases, de se remettre à niveau, de trouver une méthode qui nous convient. Beaucoup disent que c’est l’année qui a tout changé pour eux.
La prépa en parallèle d’une année de PASS
Là, on est dans le vif du sujet. Tu suis tes cours à la fac, et en parallèle, tu suis une prépa pensée pour te guider dans le rythme infernal de la première année. Tu revois les cours (souvent avec un autre angle, plus digeste), tu t’entraînes avec des QCM corrigés, tu as des séances de méthodo, des temps de coaching individuel parfois… Et surtout, tu avances avec des repères. C’est ce qui manque à beaucoup d’étudiants en PASS : un cadre. La prépa en donne un. Et si elle est bien construite, elle ne t’ajoute pas du stress. Au contraire, elle en retire.
La prépa LAS : un soutien ciblé
Tu fais une LAS ? Donc tu suis une licence classique (souvent en droit, en bio, en psycho…) et à côté, une mineure santé. Et là, c’est un autre casse-tête : ton emploi du temps est déjà dense, tu n’as pas de « promo santé » autour de toi, et parfois, tu ne sais même pas par où commencer pour les matières médicales. La prépa LAS est donc plus « légère » en volume horaire, mais elle te donne ce que la fac ne te donne pas : des supports sur-mesure pour la mineure santé, des QCM, des entraînements aux oraux, des conseils stratégiques pour organiser ta révision. C’est une béquille discrète, mais précieuse.
Sur quels critères s’appuyer pour choisir sa prépa médecine ?
Il y en a plusieurs. Et ils ne sont pas tous aussi visibles au premier coup d’œil.
L’accompagnement humain
C’est la base. Une prépa, ce n’est pas juste un fascicule et trois vidéos. C’est aussi une équipe à l’écoute, disponible, réactive.
Est-ce qu’il y a un tuteur ou un référent qui suit ton évolution ? Est-ce qu’on te propose des bilans réguliers ? Est-ce que tu peux poser tes questions facilement ? Ce sont des petits détails qui, sur le long terme, changent tout.
La qualité pédagogique
Regarde les profils des enseignants. Certains sont agrégés, d’autres sont médecins, parfois anciens étudiants classés parmi les meilleurs. Mais ce qui compte, c’est aussi la clarté de leurs explications, la façon dont ils simplifient sans trahir la rigueur scientifique. Un bon prof, ce n’est pas celui qui impressionne. C’est celui qui fait comprendre.
Les supports proposés
Fiches claires, QCM bien construits, examens blancs, podcasts, vidéos, plateformes interactives… Certains formats sont plus classiques, d’autres très modernes. Ce qui importe, c’est que ça colle à ta façon de bosser. T’es visuel ? Auditif ? Besoin d’imprimer ou de tout faire sur ton ordi ? Pose les questions.
Le mode de préparation au concours
Combien de concours blancs dans l’année ? Est-ce que les QCM sont corrigés et comment ? Est-ce qu’il y a un entraînement spécifique pour l’oral, avec mise en situation, feedback, etc. ? Le concours ne s’improvise pas. La prépa doit te préparer à l’épreuve, pas seulement à la théorie.
Les résultats, à lire avec recul
Un taux de réussite de 78 % affiché sur une brochure, ça impressionne. Mais à quoi correspond-il ? Parle-t-on des étudiants présents toute l’année ? De ceux qui ont passé toutes les épreuves ? Est-ce ventilé par filière (médecine, dentaire, kiné…) ? Et surtout : où sont-ils allés ? Quelle université ? Quel classement ? Demande, fouille, vérifie. Tu as le droit.
La réputation et les retours étudiants
Rien ne vaut un bon vieux retour d’anciens. Essaie de trouver quelqu’un qui est passé par la prépa que tu vises. Ou même de lire des témoignages en ligne. Pose des questions simples : « Tu t’es senti soutenu ? », « Les cours t’ont vraiment aidé ? », « Tu referais ce choix ? » Le ressenti global est souvent un meilleur indicateur que les chiffres.
Le prix, bien sûr
Les prépas, c’est un budget. À Paris, une année PASS tourne autour de 6 000 à 7 000 €, parfois plus. En région, les tarifs sont souvent plus bas : entre 4 000 et 5 000 €. Pour une prépa LAS, compte en moyenne 2 500 à 3 000 €. N’oublie pas de vérifier les frais annexes : manuels, plateforme numérique, oraux blancs, stages intensifs… Tout ça peut vite faire grimper la facture.