Depuis la réforme, les choses ont un peu changé. On n’entre plus directement en école de kiné juste après le bac. Avant ça, il faut passer par une première année universitaire, puis, si tout se passe bien, postuler dans un IFMK, c’est-à-dire un Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie. Et parmi les options possibles, la licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) peut être un très bon choix. Mais attention, elle ne convient pas à tout le monde, et ce parcours demande de bien s’informer avant de foncer tête baissée. Alors STAPS pour devenir kiné, est-ce une bonne idée ?

Plusieurs voies pour accéder aux écoles de kiné

Aujourd’hui, il existe plusieurs façons de se retrouver sur les bancs d’un IFMK. Les plus connues sont :

• le PASS, une année très axée médecine,
• la LAS, une licence dans une autre discipline avec une option santé,
• une licence scientifique, comme biologie ou chimie,
• et bien sûr, la licence STAPS, pour les profils plus sportifs.

Toutes ces voies sont valables, mais toutes ne donnent pas accès aux mêmes écoles. En fait, chaque université signe des partenariats avec certains IFMK, publics ou privés. Résultat : si tu fais ta licence STAPS à Nantes, tu ne pourras pas forcément postuler dans une école de kiné à Nice. D’où l’importance de bien regarder à l’avance quelles écoles sont accessibles depuis ta fac.

Exemple : intégrer l’IFMK de Montpellier après STAPS

Prenons un cas concret : tu veux entrer à l’IFMK de Montpellier. Si tu vises la voie STAPS, tu devras t’inscrire à l’université de Montpellier dans une licence STAPS avec une option kiné. Pas ailleurs. L’IFMK n’accepte que les candidats issus de parcours partenaires.

Combien de places sont réservées aux STAPS ? Ça change selon les années, mais on peut te donner un ordre d’idée. En général, à Montpellier :

• environ 20 places vont aux étudiants STAPS,
• 43 places sont réservées aux PASS,
• 5 places aux étudiants issus de LAS.

Donc oui, c’est possible avec STAPS, mais ce n’est pas le chemin le plus large.

À Paris aussi, les partenariats comptent

Si tu veux étudier à Paris, même logique : tout dépend de l’université où tu t’inscris. Par exemple, si tu fais ta licence STAPS à l’Université Paris Cité, tu pourras postuler dans plusieurs IFMK partenaires comme :

• la Pitié-Salpêtrière,
• EFOM,
• l’ADERF,
• l’IFMK d’ASSAS,
• CEERF,
• ou encore l’IFMK EF.

Mais attention : les places sont limitées. Et même si tu viens de Paris Cité, tu seras en concurrence avec d’autres candidats. Il faut donc avoir un bon dossier, des notes solides, et idéalement… une vraie motivation.

Combien de places en kiné après une licence STAPS ?

Les chiffres changent un peu chaque année, mais voilà quelques repères. À Paris (IFMK AP-HP), il y a souvent une vingtaine de places pour les STAPS réparties entre plusieurs universités (ex. : Paris Cité, Paris-Est Créteil…). À Toulouse ou à Montpellier, on retrouve souvent entre 18 et 22 places pour les étudiants STAPS en première année. En revanche, pour ceux qui postulent en deuxième année de licence STAPS (L2), les places fondent : parfois seulement 4 à 6. Donc, mieux vaut réussir du premier coup.

Comment se passe la sélection ?

Pas de mystère ici : c’est la moyenne aux examens qui compte. Pour espérer entrer dans un IFMK après STAPS, il faut avoir validé son année et figurer parmi les meilleurs du classement. Plus ta note est haute, plus tu as de chances d’obtenir une place.

Certains IFMK peuvent aussi fixer des conditions en plus, comme une note minimale ou des critères spécifiques (âge, parcours antérieur, entretien…). Là encore, il faut bien se renseigner sur les règles propres à chaque école.

Et si tu rates l’accès après la première année, ce n’est pas fini. Tu peux continuer en L2 STAPS, progresser, et retenter ta chance l’année suivante. Mais seulement deux tentatives sont possibles, toutes voies confondues.

Entrer en licence STAPS : ce qu’il faut savoir

STAPS, ce n’est pas « juste du sport ». C’est aussi beaucoup de sciences, de théorie, et de rigueur. Pour être admis, l’université va regarder plusieurs choses dans ton dossier Parcoursup.

Tes compétences scientifiques
La formation aborde des notions comme l’anatomie, la physiologie de l’effort, ou encore la biomécanique. Si tu as suivi des spécialités comme SVT, physique-chimie, ou EPS, c’est un plus. Mais ce qui compte vraiment, c’est ta capacité à comprendre des concepts scientifiques et à les appliquer.

Tes capacités à t’exprimer
En licence STAPS, tu devras rendre des dossiers, rédiger des rapports, et parfois prendre la parole à l’oral. Savoir construire une argumentation claire, ça compte beaucoup. Et ça peut faire la différence entre deux candidats avec des notes proches.

Ton expérience dans le sport
Tu n’as pas besoin d’être athlète de haut niveau, mais une pratique sportive régulière (en club, en compétition ou même en animation) est clairement un atout. Si tu as encadré des jeunes, participé à des stages, ou été investi dans une asso sportive, mentionne-le.

Ton autonomie et ta méthode de travail
Comme dans toute licence, tu seras libre de gérer ton emploi du temps, tes révisions, tes objectifs. Si tu es organisé, rigoureux, et que tu sais t’adapter, ça se verra dans les appréciations de tes profs, et ça jouera en ta faveur.

À quoi ressemble le programme en STAPS ?

En première année, tu touches un peu à tout. Le programme comprend des cours de :

• sciences de la vie (anatomie, physiologie),
• sciences humaines (sociologie, psychologie),
• activités sportives (natation, athlé, sports co…),
• et des compétences transversales (anglais, info, secourisme).

À partir de la deuxième année, tu peux choisir une spécialisation. Les plus courantes sont :

• Activité Physique Adaptée et Santé,
• Éducation et motricité,
• Entraînement sportif,
• Ergonomie et performance motrice,
• Management du sport.

Si tu vises la kiné, l’option “activité physique adaptée” est souvent la plus en lien avec la santé.

La licence STAPS est une voie possible pour entrer en école de kiné. C’est un parcours exigeant mais enrichissant, qui demande une vraie motivation, un bon niveau scientifique et une solide organisation. Si tu es à l’aise avec le sport, les sciences et l’humain, c’est peut-être exactement ce qu’il te faut. Mais n’oublie pas : vérifie bien les partenariats entre ta fac et les IFMK. Et prépare-toi sérieusement, car les places sont chères.