Réforme Neuder, sélection en santé et avenir des PASS/LAS : une transformation profonde du modèle médical français.
La proposition de loi du député Yannick Neuder, définitivement adoptée par le Sénat le 18 juin 2025, scelle la fin du numerus apertus dans les études de santé. Officiellement présentée comme une réponse à la crise des déserts médicaux, cette réforme ouvre une nouvelle ère, pleine d’opportunités mais aussi de flous pédagogiques pour les étudiants en PASS et LAS. Analyse.
Une réforme née d’un double constat : tension territoriale, formation sous pression
Depuis l’abandon du numerus clausus en 2019, la France s’était engagée dans un nouveau paradigme : le numerus apertus, censé favoriser une ouverture maîtrisée des effectifs en santé, régulée par les universités en lien avec les Agences Régionales de Santé (ARS). Objectif : adapter les admissions en deuxième année de médecine (ou d’odontologie, pharmacie, maïeutique) à la réalité du terrain.
Mais très vite, un déséquilibre s’installe. Certaines universités réduisent drastiquement leurs capacités d’accueil, faute de moyens ; d’autres peinent à suivre l’augmentation de candidats. Parallèlement, les départs massifs d’étudiants français vers la Roumanie ou la Belgique – où l’admission reste plus accessible – se poursuivent, alimentant une forme de fuite académique. Le numerus apertus, malgré ses promesses d’ouverture, se mue en une sélection toujours aussi rigide.
Le tournant Neuder : recentraliser… sans l’afficher
Le texte porté par Yannick Neuder entend corriger ces dérives en redonnant aux ARS un poids décisif dans la régulation des flux. Ce changement de gouvernance est subtil, mais majeur. La politique d’admission bascule ainsi progressivement vers les territoires. Fini les quotas fixés en interne par les facultés : les territoires, via les ARS, pourront imposer aux universités une augmentation des capacités d’accueil si les besoins médicaux l’exigent.
Un changement de gouvernance subtil, mais majeur. Il ne s’agit plus simplement de former « plus de médecins », mais de former là où le système de santé est le plus vulnérable. Ce sont donc les territoires et non plus les universités qui piloteront à terme la politique d’admission, au nom d’un impératif de santé publique.
Mais la question demeure : les universités, souvent saturées et fragilisées, ont-elles les moyens d’absorber ces injonctions ? Nombre de doyens alertent sur le risque d’un effondrement de la qualité de la formation si les infrastructures (locaux, enseignants, stages hospitaliers) ne suivent pas.
Pour les étudiants : une sélection toujours aussi rude, mais plus diffuse
La fin du numerus apertus ne signe pas la fin de la sélection. Désormais, celle-ci devient plus fluide, plus contextualisée, et moins lisible. La réussite repose sur des critères moins prévisibles. Dans ce nouveau système, la sélection se déplacera progressivement :
- des notes brutes vers les compétences transversales,
- des classements nationaux vers des stratégies locales,
- des seuils numériques vers des dossiers plus qualitatifs, intégrant régularité, organisation, capacités rédactionnelles, soft skills, etc.
Ce déplacement rend les parcours PASS et LAS encore plus exigeants. Car si les places sont plus nombreuses dans certaines facultés, les critères d’évaluation deviennent moins prévisibles, plus contextuels, et potentiellement plus inégaux selon les universités.
Un paradoxe français : élargir les portes sans agrandir le couloir
La réforme Neuder assume l’ambition d’ouvrir davantage d’accès en deuxième année. Cette ouverture, toutefois, ne s’accompagne d’aucune garantie sur le renforcement des équipes pédagogiques, ni sur l’augmentation du nombre de stages hospitaliers. Et pourtant, c’est l’ensemble de la chaîne – de la salle de cours au lit du patient – qui conditionne la formation d’un bon praticien. Résultat : les étudiants se retrouvent dans un système théoriquement plus ouvert, mais toujours aussi sélectif, avec une lisibilité amoindrie, des stratégies d’admission éclatées, et une pression constante dès la terminale.
Se préparer autrement : vers un accompagnement stratégique et sur-mesure
Dans ce contexte mouvant, les lycéens et étudiants désireux d’accéder aux études de médecine n’ont plus le luxe de l’improvisation. La réussite ne tient plus uniquement à la mémoire ou au bachotage. Elle repose désormais sur :
- la compréhension fine du système universitaire,
- la maîtrise des attendus pédagogiques, spécifiques à chaque faculté,
- la préparation mentale et méthodologique, souvent négligée dans les parcours classiques,
- et surtout, la capacité à construire un projet de réussite cohérent, dès le mois de juillet précédant la rentrée.
Le rôle des prépas : du bachotage au pilotage
Les prépas médicales, longtemps critiquées pour leur rôle dans la reproduction des inégalités, sont en train de se redéfinir. Nous avons choisi d’accompagner cette réforme non en la subissant, mais en la devançant. Notre approche ne se limite pas à transmettre des connaissances. Elle vise à former des candidats :
- capables d’analyser leur environnement universitaire,
- d’adapter leur méthode à leur profil,
- de construire une résilience active face à la complexité du système.
C’est cette hybridation entre rigueur académique, compréhension institutionnelle et accompagnement personnalisé qui fera, demain, la différence entre les étudiants qui subissent la réforme… et ceux qui en tirent parti.
Incertitude stratégique, mais horizon possible
La fin du numerus apertus n’est ni une simplification ni une révolution tranquille. C’est une réorganisation profonde du lien entre formation médicale et territoire. Pour les étudiants, c’est un terrain plus ouvert, mais aussi plus incertain. Pour les institutions, c’est un défi de gouvernance. Pour les prépas, c’est une opportunité de réinventer leur mission.
Chez Diploma Santé, nous sommes convaincus que cette réforme, bien que complexe, peut devenir un levier de réussite pour celles et ceux qui s’y préparent avec méthode, lucidité et exigence.
FAQ – Fin du numerus apertus et réforme des études de santé
Qu’est-ce que la fin du numerus apertus change pour les étudiants en PASS/LAS ?
La suppression du numerus apertus signifie que les facultés n’ont plus de quotas fixes d’admission en 2ᵉ année. Les capacités seront désormais ajustées en fonction des besoins de santé publique, avec une intervention renforcée des ARS. Cela ouvre potentiellement plus de places, mais la sélection reste présente, sous des formes différentes : dossier, compétences, parcours.
Est-ce que le concours de médecine devient plus facile avec cette réforme ?
Non. Le concours ne disparaît pas : il change de logique. La sélection reste très exigeante, mais moins purement quantitative. Elle devient plus qualitative, plus locale, et plus diversifiée selon les universités. Un bon niveau scientifique, une méthode de travail rigoureuse et une stratégie adaptée à sa faculté restent indispensables.
Quelle est la meilleure stratégie pour réussir son année de PASS ou LAS dans ce nouveau contexte ?
Il faut commencer à se préparer le plus tôt possible. Cela passe par une bonne anticipation des matières clés (chimie, biologie, raisonnement), la compréhension des attentes spécifiques de la faculté visée, et un accompagnement structuré. Une prépa experte comme Diploma Santé permet d’aborder l’année avec méthode, recul et confiance.
Y a-t-il des différences entre les facultés en Île-de-France dans l’application de cette réforme ?
Oui. Chaque université reste libre de moduler ses critères de passage en deuxième année, en lien avec les ARS. Certaines (comme Paris-Cité ou Sorbonne) pourraient adapter plus rapidement leurs capacités. Il est donc essentiel de bien connaître les spécificités locales pour affiner sa stratégie d’admission.
Est-ce que les étudiants français partis à l’étranger peuvent revenir plus facilement en France ?
Oui, la réforme prévoit de simplifier les conditions de retour dans le système français pour les étudiants ayant commencé leur formation médicale dans un autre pays européen. Ce retour reste sélectif, mais les modalités devraient être clarifiées courant 2025-2026.