C’est une tendance qui prend de l’ampleur. Chaque année, de plus en plus d’étudiants français font le choix de partir étudier l’odontologie… en Espagne. Pourquoi ce pays en particulier ? Parce qu’il combine accessibilité, qualité de formation, et reconnaissance du diplôme à l’échelle européenne. Un cocktail séduisant, surtout pour celles et ceux qui n’ont pas réussi à intégrer une fac de dentaire en France, ou qui préfèrent éviter la sélection ultra-rigoureuse du système français. Mais comment ça se passe, concrètement ? Comment on s’inscrit ? Que vaut la formation ? Et surtout, est-ce que le diplôme espagnol permet vraiment d’exercer en France ? On fait le point.
Faut-il passer un concours pour faire dentaire en Espagne ?
Non. C’est probablement l’un des points les plus attractifs pour les étudiants français : il n’y a pas de concours à l’entrée des études dentaires en Espagne. Contrairement au système français, où l’admission en odontologie passe par une année de PASS ou de LAS suivie d’une sélection drastique, le système espagnol repose sur l’étude du dossier scolaire et, dans certains cas, sur des épreuves complémentaires. Cela dit, tout n’est pas automatique. L’admission reste sélective, notamment dans les universités publiques. Il faut donc avoir un bon dossier… et bien se préparer aux démarches.
Université publique ou privée : quelles différences pour les admissions ?
Dans le public
Les universités publiques espagnoles utilisent un système de sélection basé sur la moyenne du bac et, souvent, sur des épreuves appelées PCE (pruebas de competencias específicas). Certaines universités acceptent même les notes du bac français dans certaines matières comme équivalentes aux PCE. Il faut aussi prouver son niveau d’espagnol – souvent un niveau B1 minimum est requis – via un diplôme officiel ou un test interne.
Dans le privé
Les établissements privés ont des modalités plus souples… mais aussi plus variées. Chaque université définit ses propres critères, qui peuvent inclure :
- un test de sciences (biologie, chimie, etc.),
- un test de langue (espagnol ou anglais),
- un test psychotechnique,
- et bien sûr, l’étude du dossier scolaire.
Dans les deux cas, il faudra obtenir un document d’homologation du bac français, appelé accréditation UNED, que l’on demande en ligne via la plateforme UNED Assis.
Comment se déroule le cursus dentaire en Espagne ?
Le cursus dure 5 ans, répartis en deux cycles. L’enseignement est universitaire, encadré, avec une vraie montée en puissance année après année.
Les 3 premières années : les bases scientifiques
Ces premières années sont dédiées à l’acquisition des fondamentaux en sciences médicales et biologiques. Les étudiants étudient entre autres :
- l’anatomie,
- la biologie cellulaire,
- la physiologie,
- la pharmacologie,
- la microbiologie,
- la radiologie,
- mais aussi la communication, l’éthique ou l’organisation des soins.
Les travaux pratiques en labo commencent dès la première année.
Les 2 dernières années : l’approche clinique
C’est à ce moment que les choses deviennent plus concrètes. Les étudiants approfondissent les matières liées à l’odontologie :
- orthodontie,
- chirurgie buccale,
- parodontologie,
- prothèses dentaires…
Et surtout, ils effectuent de nombreux stages cliniques, souvent en clinique universitaire, encadrés par des professionnels. À la fin des cinq années, ils obtiennent le Grado en Odontología, un diplôme reconnu dans toute l’Europe.
Est-ce qu’il faut parler espagnol pour suivre les cours ?
Pas toujours, mais c’est clairement un plus. Certaines universités proposent des cursus 100 % en anglais (notamment dans le privé), ce qui peut faciliter les débuts. Mais dans la majorité des cas, l’espagnol reste la langue d’enseignement principale, surtout pour les cours cliniques et les stages en hôpital. Même avec un programme en anglais, il faudra interagir avec des patients, suivre des consignes à l’oral, s’adapter à la vie locale… donc un niveau B1/B2 est largement recommandé.
Deux universités espagnoles très demandées pour dentaire
Université Alfonso X El Sabio (UAX) – Madrid
Souvent citée comme l’un des meilleurs établissements privés pour les études dentaires en Espagne, l’UAX met fortement l’accent sur la pratique clinique.
- Plus de 1 000 heures de stage sont prévues, dont 200 dès les premières années.
- L’université dispose de ses propres cliniques à Madrid, où les étudiants soignent de vrais patients sous supervision.
- Taux d’insertion à la sortie : 98 %.
Les cours sont disponibles en espagnol ou en anglais, et la poursuite d’études en master est possible directement sur place.
Universidad Europea – Valence, Canaries, Madrid
Une autre référence, souvent classée parmi les meilleures formations de santé d’Espagne.
- Les enseignants sont en grande partie des professionnels de santé en activité.
- Les infrastructures sont modernes, les campus très appréciés, avec un vrai esprit « international ».
- La formation est rigoureuse, avec des modules en espagnol et en anglais selon les parcours.
Pourquoi de plus en plus de Français partent faire dentaire en Espagne ?
Ce n’est pas qu’un effet de mode. Il y a de vrais atouts à partir en Espagne pour faire ses études dentaires :
Un diplôme reconnu en France
Grâce aux accords européens (processus de Bologne), le Grado en Odontología permet de s’inscrire à l’Ordre des chirurgiens-dentistes en France. Pas besoin d’équivalence.
Un coût de la vie plus doux
Le logement, la nourriture, les transports… tout est moins cher qu’en France dans la majorité des villes espagnoles. À noter : les grandes villes comme Madrid et Barcelone restent plus chères que Valence ou Séville, par exemple.
Une approche pédagogique plus pratique
La formation espagnole met très tôt les étudiants en situation réelle, ce qui aide à développer des compétences concrètes et une certaine autonomie professionnelle.
Une ouverture culturelle
Vivre à l’étranger, c’est aussi gagner en adaptabilité, en maturité, en maîtrise des langues… Et pour un futur professionnel de santé, c’est loin d’être anodin. En conclusion, faire ses études de dentaire en Espagne, c’est :
- éviter la sélection drastique du système français,
- accéder à une formation rigoureuse, complète, reconnue en Europe,
- bénéficier d’un cadre de vie agréable et d’un coût souvent plus raisonnable.
Mais c’est aussi un vrai projet : il faut anticiper les démarches, s’adapter à un autre pays, une autre langue, une autre méthode.
Pour beaucoup, c’est un choix de vie autant qu’un choix d’études. Et si c’est bien préparé, ça peut faire toute la différence.