Les missions du chirurgien-dentiste sont diverses. Ce professionnel de santé diagnostique et soigne les problèmes dentaires et de mâchoire de ses patients. Mais c’est aussi un métier qui demande beaucoup de dextérité, car il est très manuel. Le dentiste réalise, en effet, des opérations chirurgicales parfois délicates en lien avec la bouche. Très humain, ce professionnel de santé doit faire preuve d’écoute pour rassurer son patient. Le dentiste doit également être pédagogue lorsqu’il fait de la prévention sur l’hygiène générale et celle des dents en particulier.
En France, 90 % des chirurgiens-dentistes exercent leur métier en libéral. Ils reçoivent leurs patients dans leur propre cabinet. Ils ont la liberté de gérer leur emploi du temps comme ils le souhaitent. D’autres professionnels choisissent de pratiquer des soins dans des établissements médicaux privés ou publics (hôpitaux, cliniques, centres de santé, etc.). Ils ont alors un statut de salarié.
Après un bac à orientation scientifique (SVT, physique, mathématiques), les lycéens ont deux options pour accéder aux études d’odontologie, l’autre nom de la chirurgie dentaire. Ils peuvent suivre deux parcours universitaires : le Parcours d’accès spécifique santé (PASS) ou la licence avec option santé (LAS). Ces formations permettent l’accès aux filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie). S’ils réussissent cette première année de médecine commune aux études de santé, ils accèdent au premier cycle d’odontologie.
Combien d’années durent les études de santé pour devenir chirurgien-dentiste ?
Le diplôme de chirurgien-dentiste s’obtient au bout de 6 ans. La formation, proposée par une quinzaine d’universités en France, se divise en trois cycles. Elle peut durer plus longtemps, de 8 à 9 ans, pour les dentistes souhaitant se spécialiser davantage dans leur futur métier. C’est le cas pour les spécialisations en stomatologie ou en orthodontie.
Premier cycle d’odontologie : des enseignements de santé généraux sur les soins dentaires
Ce premier cycle d’études dure deux ans. Les étudiants apprennent les fondamentaux théoriques du métier de dentiste. Ils se familiarisent avec l’anatomie de la bouche, de la tête, du cou, de la mâchoire et des dents. Ils apprennent à diagnostiquer et choisissent les traitements à mettre en place lorsqu’un problème bucco-dentaire est décelé chez un patient. Des enseignements de santé plus généraux (santé publique, hygiène ou imagerie médicale) rythment également cette première année de formation en odontologie.
La formation devient plus pratique en troisième année d’odontologie. Les étudiants développent leur dextérité lors de travaux de simulation. Ils suivent des cours pour maîtriser les soins dentaires et remplacer des dents par des prothèses. Un stage d’initiation aux soins infirmiers de quatre semaines est prévu en milieu hospitalier. Les étudiants y traitent leurs premiers patients. À la fin de la troisième année, l’étudiant en odontologie obtient le diplôme de formation générale en sciences odontologiques (DFGSO), niveau licence.
Deuxième cycle d’odontologie : de nombreux stages pour apprendre le métier en situation réelle
Les quatrième et cinquième années d’études correspondent au deuxième cycle d’odontologie. Les futurs dentistes approfondissent les enseignements fondamentaux du métier de dentiste. D’autres matières sont abordées comme l’odontologie légale (l’identification par ses caractéristiques bucco-dentaires d’une personne décédée). Les travaux pratiques de simulation s’accentuent.
L’essentiel du temps de formation des étudiants se déroule au sein du centre hospitalier universitaire, partenaire de l’université. Des stages dans d’autres hôpitaux sont aussi prévus. Le diplôme de formation approfondie en sciences odontologiques (DFASO), niveau master, sanctionne la fin de la cinquième année d’études.
Troisième cycle d’odontologie : l’étudiant choisit entre un cycle court et un cycle long
En troisième cycle, l’étudiant choisit entre deux cursus différents : un cycle court ou un cycle long. 90 % des futurs dentistes choisissent le cycle court. La formation dure un an. Elle prépare à tous les aspects du métier de chirurgien-dentiste (relation avec le patient, comptabilité s’il gère un cabinet…). Un stage actif de 250 heures chez un chirurgien-dentiste est imposé. Finalement, les étudiants obtiennent le diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire.
Si un dentiste souhaite se spécialiser, il doit suivre le cursus long, l’internat. L’accès est conditionné par un concours national. Les places dans les trois spécialités dentaires proposées sont peu nombreuses. Les formations en orthopédie dento-faciale (orthodontie) ou médecine bucco-faciale durent trois ans. La formation en chirurgie orale dure quatre ans. Ce cycle long mène au diplôme d’études spécialisées. Quel que soit le cycle, l’étudiant doit valider ses enseignements, ses stages. Il soutient une thèse d’exercice.
Peut-on accéder aux études d’odontologie autrement que par le PASS et la LAS ?
En France, il est possible d’accéder directement à la formation pour devenir dentiste sans passer par la première année du PASS (parcours d’accès spécifique santé) ou LAS (licence avec option santé). L’accès direct en deuxième ou troisième année d’odontologie s’effectue alors via la procédure passerelle.
Seul un étudiant titulaire d’un master, d’un doctorat, d’un diplôme d’auxiliaire médical ou d’un titre d’ingénieur peut y prétendre. Les universités dispensant des formations en santé incluant dentaire proposent, cependant, peu de places. L’accès au dispositif varie selon l’université choisie par l’étudiant (dépôt de dossier ou concours régional).
Quel est le coût des études pour devenir chirurgien-dentiste ?
Le coût des études de dentiste est élevé, car la formation est longue. Selon un rapport de l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), le montant de la rentrée d’un étudiant en deuxième année d’odontologie, en septembre 2022, s’élevait à 3 341 euros en moyenne.
Le montant des frais fixes de la vie quotidienne pour les étudiants en odontologie
Comme tout étudiant, l’apprenti dentiste doit payer les charges fixes (loyer, alimentation, transport…) de la vie quotidienne. D’après l’UNECD, en septembre 2022, elles s’élevaient en moyenne à 2 393 euros par mois. Le coût d’une année de formation en odontologie oscille ainsi entre 20 000 et 30 000 euros.
Le coût d’une mallette de matériel pour suivre la formation au métier de dentiste
Des frais de rentrée spécifiques s’appliquent, par ailleurs, à la formation pour devenir dentiste. À la rentrée de septembre, le futur chirurgien-dentiste doit s’équiper d’une mallette de matériel (gants, blouse, sonde, pince à crampons, etc.). Le coût de ce matériel obligatoire pour suivre les cours de chirurgie dentaire s’élève en moyenne à 948 euros. Mais il existe des disparités d’une université à l’autre.
Aucune grille de salaire ne détermine la rémunération de la profession de chirurgien-dentiste. Le salaire dépend de trois facteurs : la spécialité, le lieu de travail et le statut du dentiste (en cabinet ou salarié). La rémunération varie également selon l’emploi du temps du dentiste, le nombre de jours et le nombre d’heures travaillées ou les soins prodigués. Une spécialisation permet de gagner un salaire plus important dès ses débuts dans le métier.
D’après les fiches métiers du ministère de la Santé, un chirurgien-dentiste libéral touche en moyenne 7 700 euros net mensuels (9 600 euros brut). En milieu hospitalier, le dentiste touche environ 4 200 euros brut mensuels de salaire en début de carrière et 7 500 euros brut mensuels en fin de carrière. Pendant son apprentissage, le futur dentiste perçoit une indemnité mensuelle de 248 euros en fin de deuxième cycle. Cette indemnité s’élève à 2 112 euros mensuels brut en fin d’internat.
En 2021, la France comptait environ 42 000 chirurgiens-dentistes de moins de 70 ans en activité. Les perspectives d’emploi dans les métiers dentaires sont variées. Après l’obtention de son diplôme de docteur en chirurgie dentaire, le dentiste s’inscrit au tableau de l’Ordre départemental des chirurgiens-dentistes. Cette inscription est un préalable à tout exercice de son métier de professionnel de santé. Il peut, ensuite, pratiquer sa profession de différentes manières.
Ouvrir son cabinet en tant que dentiste spécialisé dans certains soins
Le dentiste peut ouvrir son cabinet et se spécialiser s’il le souhaite. L’orthodontie, la chirurgie orale ou la médecine bucco-dentaire sont les seules spécialités reconnues par l’Ordre des chirurgiens-dentistes. Il s’occupe alors des problèmes spécifiques de ses patients. Au fil de leur carrière, les professionnels de la santé dentaire se forment en continu. Le dentiste peut ainsi devenir pédodontiste (prise en charge des enfants), endodontiste (traitement des racines) ou parodontiste (traitement des gencives).
Exercer son métier à l’université, dans la recherche ou la formation
Le dentiste peut embrasser une carrière hospitalo-universitaire si la recherche ou l’enseignement l’intéressent. Il doit alors passer des concours. Ils lui donnent accès aux métiers d’assistant hospitalo-universitaire (AHU), de maître de conférences des universités praticien hospitalier (MCU-PH) ou professeur des universités praticien hospitalier (PU-PH). Le chirurgien-dentiste peut également travailler en tant que chercheur dans l’industrie pharmaceutique.
Le métier de dentiste séduit les élèves envisageant une carrière dans la santé. Missions variées, relation avec les patients, perspectives d’emploi, salaire suscitent des vocations. Mais hors dispositif passerelle, la réussite aux cursus PASS ou LAS est un prérequis avant de mettre un pied en odontologie.